La combattante
en présence de Camille Ponsin
et Marie-José Tubiana
Marie-José, 90 ans, ethnologue du CNRS à la retraite, spécialiste du Darfour, est la combattante discrète de ce documentaire filmé dans son salon, où elle se déplace avec précaution parmi des monceaux de dossiers. Dans cette même pièce se donnent également rendez-vous des réfugiés du Darfour dont la demande d’asile a été rejetée par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra), et qui viennent la consulter en vue de déposer un recours auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA). Elle seule, en effet, eu égard à sa connaissance incomparable d’un pays dont elle possède une cartographie unique en France, le Soudan, et d’un conflit qui a tourné au génocide des ethnies africaines du Sahel par le régime islamiste, est susceptible d’attester leurs dires et de leur venir en aide.
Marie-José dispense à son échelle : avec ses cartes, ses crayons, son air de ne pas y toucher, son sérieux de scientifique, le bien et la justice, l’ouverture d’esprit et le respect d’autrui, en une époque où ces valeurs semblent caduques. Reconnaissante de tout ce que ces gens qu’elle connaît bien lui ont donné lors des cinquante années de recherche qu’elle a menées dans leur pays, elle définit modestement son action comme un « contre-don ».